Les projets primés lors des Grands Prix cardiovasculaires 2024

Les lauréat-e-s des Grand Prix 2024

Prix Action : « Oméga quoi ? »
Projet de Dominique Truchot-Cardot, docteure en médecine et professeure à l’Institut et Haute École de la Santé La Source et Serge Rezzi, Dr es Sc , directeur de la Fondation suisse de Nutrition Santé
Montant attribué : CHF 20’000.- CHF

Appartenant aux graisses alimentaires, les acides gras oméga-3 sont essentiels à notre organisme et dotés notamment de propriétés bénéfiques anti-inflammatoires et cardiovasculaires qui peuvent être sous-estimées en regard d’une consommation excessive de graisses. En dépit de leurs avantages potentiels et des recommandations nutritionnelles existantes, les données scientifiques manquent en matière de connaissances et d’habitudes de consommation des oméga-3 dans la population. Dans leur travail, Dominique Truchot-Cardot et Serge Rezzi cherchent à connaître ce qu’il en est dans le canton de Vaud en se focalisant sur trois questions principales :

Quel est le niveau de connaissances de la population vaudoise sur les omega-3 ?
Sur quelles bases les consommatrices et consommateurs achètent-ils les aliments censés garantir des apports en oméga-3 ?
Quels sont les apports effectifs en oméga-3 selon les aliments choisis autrement dit, leurs achats sont-ils judicieux en fonction des apports journaliers recommandés ?

Prévue sur 12 mois, leur étude pilote vise d’une part à vérifier deux hypothèses :
premièrement, celle d’un manque de connaissances sur les bienfaits des oméga-3 au sein de la population vaudoise, secondement, celle de la présence d’obstacles significatifs pour les ménages, comme des informations insuffisantes et/ou peu claires et des contraintes budgétaires. D’autre part, cette étude vise aussi à mesurer la teneur en oméga-3 des produits consommés et à estimer quels peuvent en être les apports alimentaires dans le collectif étudié. Les données de ce projet devraient contribuer à optimiser les recommandations nutritionnelles.

Prix Développement : « MAYbe Less Sugar »
Programme de Tiffany Martin, cheffe de projet, diabètevaud
Supervision : Aurélie Giger, directrice, diabètevaud
Montant attribué : 8000.- CHF

Faire évoluer les modes de vie : c’est l’objectif de ce programme piloté par Tiffany Martin afin de lutter contre la surconsommation de sucre et de limiter les ravages des MCV, du diabète et de l’obésité. Relayé par une cinquantaine de partenaires – – 3 cantonaux et nationaux, MAYbe Less Sugar diffuse de manière attrayante les connaissances actuelles sur les effets du sucre sur la santé et partage des astuces pour s’en prémunir. Véritable campagne de communication, MAYbe Less Sugar consiste en:

une action conjointe de diabètevaud et d’Unisanté durant le mois de mai 2024 pour expliquer ce que sont les sucres ajoutés et quelles en sont les alternatives
un calculateur de consommation de sucre en ligne, disponible toute l’année
la diffusion d’informations vulgarisées
une large campagne digitale et médiatique, assortie de matériel de communication
des événements informatifs et ludiques

Après une première édition en 2023, MAYbe Less Sugar a ciblé cette année les personnes les plus concernées, à savoir les jeunes et les personnes en situation de vulnérabilité. Pour cela, elle a collaboré avec des institutions au contact de ces publics. En 2025, MAYbe Less Sugar souhaite développer et faire traduire du matériel pédagogique destiné aux personnes issues de la migration. Elle fera donc bon usage de la récompense de la LVCV. A terme, elle souhaite ancrer de nouveaux réflexes alimentaires susceptibles d’influencer les recommandations en matière de consommation de sucre, beaucoup trop élevée dans notre alimentation.

Prix Travail d’étude : « Adherence to 2020 ESC recommendations on physical activity in a population with different cardiovascular risk levels: A prospective population-based study from the CoLaus/PsyCoLaus study »
Étude de Rafaël Hauser et al., service de médecine interne,Département de médecine du Centre hospitalier universitaire vaudois CHUV
Montant attribué : 1000.- CHF

150 minutes d’activité physique modérée ou 75 minutes d’activité physique vigoureuse par semaine : en 2020, la Société Européenne de Cardiologie (ESC) émettait ces recommandations générales, auxquelles la population globale adhère trop faiblement à ce jour. Mais qu’en est-il spécifiquement du groupe de personnes ayant des antécédents de MCV comparativement aux autres groupes sans antécédents selon leur niveau de risque d’un futur évènement cardiovasculaire ? Dans son travail de fin d’études de médecine, Rafaël Hauser s’est saisi de la question, jusqu’ici inexplorée par la recherche. Pour permettre la collecte de données objectives, les participant·e·s à l’étude ont porté un accéléromètre au poignet pendant 14 jours qui mesurait leur activité physique. L’adhésion aux recommandations était définie comme l’accomplissement de plus de 80 % des objectifs d’activité physique de l’ESC.

Rafaël Hauser a formulé l’hypothèse d’une adhésion plus importante chez les personnes malades ou à risque, en raison d’une sensibilisation accrue, par l’éducation thérapeutique notamment. Or, sur 1867 participant·e·s lausannois d’âge médian de 61,2 ans, 55,5% respectent les recommandations de l’ESC, mais ce taux – – 4 tombe à 37% chez ceux ayant des antécédents de MCV. Deux constats émaillent l’étude de M. Hauser : d’une part, les conseils destinés aux patients malades ou à risque sont insuffisants et d’autre part, des limites personnelles freinent parfois l’adhésion à un programme d’activité physique standard, qui ne tient pas compte des vécus individuels. À titre d’exemple, l’obésité, l’insuffisance rénale, ou l’usage de benzodiazépines peut entraver le suivi d’un tel programme.

Prix « Coup de coeur » : « Soins de transition pour les patients
souffrant d’insuffisance cardiaque dans le Nord Vaudois »
Projet de Meris Rapin, infirmière clinicienne spécialisée
aux établissements hospitaliers du Nord Vaudois (eHnv)
Supervision : Aurélie Blaser, Cheffe de projet,
Réseau santé Nord Broye (RSNB)
Montant attribué : 2000.- CHF

Un taux de réadmission de près de 10 points inférieur à la moyenne suisse, c’est le résultat d’un programme de soins initié en 2018 dans le Nord Vaudois pour des patientes et patients avec insuffisance cardiaque au sortir de l’hôpital. Une infirmière spécialisée identifie les personnes éligibles lors de leur séjour avant d’entamer, si tel est leur souhait, un suivi à domicile, avec un nombre de visites en fonction des besoins. La prise en charge comprend une observance du suivi médicamenteux, de l’état nutritionnel et psycho-social, ainsi que la mise en place d’« auto-soins ». Ici, il n’est donc pas uniquement question de santé physique, tant la maladie peut affecter le psychisme et le quotidien. Le but de ce programme est de répondre à l’ensemble des besoins pour favoriser une meilleure gestion de la maladie et une meilleure qualité de vie. Autre avantage : le service assure la coordination entre le médecin traitant, les cardiologues et les organisations de soins à domicile.

Face à une demande croissante, les responsables de programme souhaitent augmenter le nombre de bénéficiaires. Des financements sont indispensables pour étendre l’offre. Le prix de la LVCV arrive donc à point nommé.